Le statut d’autoentrepreneur, également connu sous le nom de micro-entrepreneur, a révolutionné le monde du travail indépendant en France depuis sa création en 2009. Si ce régime simplifié offre de nombreux avantages, il ne convient pas à toutes les situations et peut parfois montrer ses limites. Dans cet article, nous nous intéressons aux différentes alternatives au statut d’autoentrepreneur pour vous aider à choisir la meilleure option selon vos besoins et votre activité.
1. L’entreprise individuelle (EI) ou l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL)
Si vous souhaitez exercer une activité artisanale, commerciale ou libérale sans créer de société, l’entreprise individuelle (EI) ou l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL) peuvent être des alternatives intéressantes à l’autoentreprise. Ces deux statuts juridiques sont destinés aux entrepreneurs qui travaillent seuls ou avec des salariés et qui souhaitent conserver une gestion simple et peu coûteuse.
L’avantage principal de l’EIRL est de permettre une séparation entre le patrimoine personnel et professionnel de l’entrepreneur grâce à la déclaration d’affectation. Cela permet de protéger les biens personnels du chef d’entreprise en cas de difficultés financières.
Cependant, contrairement à l’autoentrepreneur, le régime fiscal de l’EI et de l’EIRL est plus complexe et implique des charges sociales plus élevées. De plus, ces deux statuts ne bénéficient pas du régime micro-social simplifié propre à l’autoentreprise.
2. La société en nom collectif (SNC) et la société en commandite simple (SCS)
Pour les entrepreneurs qui souhaitent s’associer avec d’autres personnes pour mener une activité commerciale, la société en nom collectif (SNC) et la société en commandite simple (SCS) sont deux alternatives possibles au statut d’autoentrepreneur. Ces structures juridiques permettent de partager les bénéfices et les responsabilités entre plusieurs associés.
Dans une SNC, tous les associés ont la qualité de commerçants et sont solidairement responsables des dettes sociales sur leurs biens personnels. La SCS, quant à elle, distingue deux types d’associés : les commandités, qui sont commerçants et responsables indéfiniment des dettes sociales, et les commanditaires, qui ne sont responsables qu’à hauteur de leurs apports.
Ces deux formes de sociétés offrent une plus grande souplesse dans la répartition des bénéfices et des pouvoirs entre les associés. Cependant, elles impliquent également une gestion plus complexe que l’autoentreprise ainsi que des coûts de création et de fonctionnement plus élevés.
3. La société à responsabilité limitée (SARL) et la société par actions simplifiée (SAS)
Si vous recherchez une structure juridique qui protège votre patrimoine personnel tout en offrant davantage de possibilités de développement, la société à responsabilité limitée (SARL) et la société par actions simplifiée (SAS) sont deux alternatives intéressantes au statut d’autoentrepreneur.
La SARL et la SAS ont pour principale caractéristique de limiter la responsabilité des associés aux montants de leurs apports respectifs. De plus, ces deux formes de sociétés permettent de lever des fonds plus facilement et d’accueillir de nouveaux investisseurs.
Cependant, la création et la gestion d’une SARL ou d’une SAS sont plus complexes et coûteuses que celles d’une autoentreprise. De plus, les dirigeants de ces sociétés sont soumis à des charges sociales plus élevées que les autoentrepreneurs.
4. Le portage salarial
Enfin, le portage salarial est une option intéressante pour les professionnels indépendants qui souhaitent conserver un statut de salarié tout en exerçant une activité en freelance. Ce dispositif permet de bénéficier du régime général de la sécurité sociale ainsi que des avantages liés au statut de salarié (protection sociale, congés payés, etc.).
Dans le cadre du portage salarial, l’indépendant travaille sous contrat avec une société de portage qui facture ses prestations à ses clients. L’entrepreneur perçoit alors un salaire en contrepartie de son travail.
Le portage salarial peut être une alternative intéressante pour les professionnels qui souhaitent tester leur projet sans prendre de risques ou pour ceux qui ne souhaitent pas gérer les aspects administratifs et juridiques liés à la création d’une entreprise.
Au vu des différentes alternatives présentées, il est important de bien réfléchir à ses besoins et à ses objectifs avant de choisir un statut juridique pour exercer son activité. Les entrepreneurs ont la possibilité de se tourner vers des structures plus adaptées à leurs projets et leurs ambitions, que ce soit en termes de protection patrimoniale, de développement ou encore de simplification administrative.